Le harcèlement sexuel au travail est un problème récurrent. Les femmes en particulier sont exposées à ce risque surtout si elles sont fragilisées, et dans une situation difficile. Depuis le 6 août 2012, le harcèlement sexuel est considéré comme un délit et réprimé par la loi.

Comment est défini le harcèlement sexuel ?

On considère qu’il y a harcèlement sexuel dès lors qu’il existe des comportements ou des propos de caractère sexuel répétés qui portent atteinte à la dignité d’une personne. Bien sûr, l’employé ne doit pas être consentant ou avoir provoqué ce comportement. La loi admet cette notion à partir du moment où les faits se produisent au moins deux fois malgré la demande pour que ces gestes ou paroles déplacées cessent. Par contre, si cette provocation a lieu durant un entretien d’embauche, une seule fois est suffisante.

En France, 22% des femmes salariées avouent avoir été confrontées à ce problème, mais seulement 3 000 plaintes auraient été déposées depuis 2008.

Quelles sont les réactions possibles face au harcèlement sexuel ?

Se tenir sur ses gardes et savoir identifier ce type de comportement est nécessaire. Il est intéressant de noter les faits avec les dates afin d’avoir un début de preuve. Il faut éventuellement garder les mails, les témoignages des collègues, les post-its, enregistrer avec un téléphone portable une conversation. Tous ces éléments peuvent suffire devant un tribunal. Il est nécessaire d’envoyer un courrier à l’employeur, le but est d’empêcher un licenciement ou de prouver son caractère abusif. Il est utile d’avertir les syndicats, le médecin du travail ainsi que l’inspection du travail. Enfin, il est indispensable de déposer plainte ou à défaut une main courante qui sera la preuve d’une certaine cohérence.

Le harcèlement moral au travail

Le harcèlement moral est un comportement répréhensible reconnu par le code du travail dans son article L.122-49. Cette notion recouvre des actes répétés qui ont pour conséquence, volontaire ou non, soit de saboter le travail et briser la carrière, soit de détériorer la santé d’un salarié. La répétition des agissements et leur destination à une personne en particulier sont indispensables à la qualification de harcèlement.

La forme de harcèlement la plus connue est celle qui a pour objectif de pousser à la démission un salarié indésirable qui n’a fourni aucun motif pour être légalement licencié : un salarié protégé ; celui qui revient d’un long congé ; le mieux payé ; le cinquantenaire, surtout s’il se retrouve en compétition avec un jeune diplômé nouvellement embauché. Les agissements en question tendent à l’empêcher de s’exprimer, à l’isoler, à le déconsidérer, à faire disparaître ses outils de travail, à le mettre au placard. Mais le harcèlement peut aussi provenir d’un pervers susceptible de détruire la santé mentale d’une victime qu’il aura choisie à un échelon inférieur ou supérieur de sa hiérarchie.

Comme pour tout ennui, il est plus efficace de prévenir le harcèlement que de le vaincre après un long exercice. Et comme le dit l’article L. 122-51 du code du travail, cette responsabilité incombe avant tout au chef d’entreprise. Si c’est le plus efficace, ce n’est pas toujours le plus facile car lorsqu’on s’aperçoit qu’il y a harcèlement, il est en général déjà bien installé. En tous les cas il faut parler : faire le point avec son harceleur ; informer son employeur, ses collègues de travail, les institutions représentatives ; consulter le médecin du travail et s’éloigner du contexte.